mercredi 13 mars 2013

Ici, la corruption!

La question de la corruption au Québec dépasse largement les cônes et les grillages en plastique orange des chantiers de la construction. Ce type de pratique est beaucoup plus ancré dans la mentalité québécoise et canadienne qu’on veut bien le croire.

Plusieurs cas de figure envahissent les médias comme celui des récents mandats d’arrestation de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) dans le scandale du Centre de santé de McGill. À l’international, deux fiertés entrepreneuriales québécoises, Bombardier et SNC-Lavalin,  se retrouvent dans l’eau chaude pour une histoire de possibles pots-de-vin en Algérie. Il faut arrêter de croire que ces pratiques nous viennent d’ailleurs. Au contraire, il semble même que nous soyons à l’origine de certaines collusions. Le manque d’éthique et de responsabilité devient flagrant.

En plus des nombreuses inquiétudes environnementales, le projet d’inversion de la Ligne 9 soulève lui aussi une  grande question d’éthique. La pétrolière Enbridge aurait donné des «cadeaux» à certaines municipalités se trouvant sur le tracé du pipeline, selon le site du Canal Argent en date du 13 février. Il faut croire que c’est dans nos mœurs d’apprécier les cadeaux tout comme les tours de bateau ! Ces administrations municipales ont-elles le moindrement songer à l’acceptabilité de cet argent? Cette réflexion ne semble plus se faire, l’appât du gain paraît trop fort.

En janvier dernier, le syndicat de la fonction publique du Québec réclamait une commission d’enquête sur l’obtention des contrats d'informatique faisant suite au rapport du Vérificateur général du Québec par intérim, Michel Samson. S’il existe effectivement un système analogue à celui actuellement mis en lumière par la Commission Charbonneau, cela prouverait la gravité des lacunes d’éthique entrepreneuriale au Québec. Contrairement à la généralisation raciste que certains peuvent faire en suivant la Commission d’enquête, les Italiens n’ont pas importés la corruption !

Ces pratiques font partie intégrante de notre histoire. Il suffit de penser à Maurice Duplessis qui pratiquait sans gêne la corruption, le détournement de fonds et l'intimidation musclée.
Le premier homme à avoir occuper le poste de premier ministre du Canada, John A. Macdonald, était corrompu jusqu’à la moelle épinière. Avec le scandale du Pacifique relié à la construction du chemin de fer en direction de la Colombie-Britannique, Macdonald a touché des sommes faramineuses pour l’époque. Au fond, le Canada ne serait probablement pas ce qu’il est aujourd’hui sans le trafic d’influence qu’a orchestré Macdonald.

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