La question de la corruption au Québec dépasse largement
les cônes et les grillages en plastique orange des chantiers de la
construction. Ce type de pratique est beaucoup plus ancré dans la mentalité québécoise
et canadienne qu’on veut bien le croire.
Plusieurs cas de
figure envahissent les médias comme celui des récents mandats d’arrestation de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) dans le scandale du Centre de santé
de McGill. À l’international, deux
fiertés entrepreneuriales québécoises, Bombardier et SNC-Lavalin,
se retrouvent dans l’eau chaude pour
une histoire de possibles pots-de-vin en Algérie. Il faut arrêter
de croire que ces pratiques nous viennent d’ailleurs. Au contraire, il semble même
que nous soyons à l’origine de certaines collusions. Le manque d’éthique et de responsabilité devient flagrant.
En plus des nombreuses
inquiétudes environnementales, le projet d’inversion de la Ligne 9 soulève lui aussi
une grande question d’éthique. La
pétrolière Enbridge aurait donné des «cadeaux» à certaines municipalités se
trouvant sur le tracé du pipeline, selon le site du Canal Argent en date du 13 février. Il faut croire que c’est dans
nos mœurs d’apprécier les cadeaux tout comme les tours de bateau ! Ces
administrations municipales ont-elles le moindrement songer à l’acceptabilité de
cet argent? Cette réflexion ne semble plus se faire, l’appât du gain paraît
trop fort.
En janvier dernier, le syndicat de la fonction publique du Québec réclamait
une commission d’enquête sur l’obtention des contrats d'informatique faisant
suite au rapport du Vérificateur général du Québec par intérim, Michel Samson. S’il
existe effectivement un système analogue à celui actuellement mis en lumière
par la Commission Charbonneau, cela prouverait la gravité des lacunes d’éthique
entrepreneuriale au Québec. Contrairement
à la généralisation raciste que certains peuvent faire en suivant la Commission
d’enquête, les Italiens n’ont pas importés la corruption !
Ces pratiques font partie intégrante de notre histoire. Il suffit de
penser à Maurice Duplessis qui pratiquait sans
gêne la corruption, le détournement de fonds et l'intimidation musclée.
Le premier homme à avoir occuper le poste de premier ministre du Canada, John A. Macdonald, était corrompu jusqu’à la
moelle épinière. Avec le scandale du Pacifique relié à la construction du
chemin de fer en direction de la Colombie-Britannique, Macdonald a touché des
sommes faramineuses pour l’époque. Au fond, le Canada ne serait probablement pas
ce qu’il est aujourd’hui sans le trafic d’influence qu’a orchestré Macdonald.
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