lundi 8 octobre 2012

Notre langue, notre culture!

En fin de semaine, il m’est arrivé un évènement qui m’a dérangé et même fâché. Je suis allé souper à Saint-Sauveur dans les Laurentides sur la Rive-Nord de Montréal. Une fois assis à la table, le serveur est venu nous voir et s’est mis à nous parler en anglais. Or, nous avions beau lui répondre en français et être dans une ville complètement francophone, il ne démordait pas et continuait à s’exprimer en anglais. À un moment, je lui ai demandé s’il parlait français et il m’a répondu d’un français presque impeccable : « Oui, bien sûr! » Ça en était assez pour que je me lance dans un grand débat enflammé sur notre culture et notre langue. Après tout, nous sommes au Québec ici! Pourquoi ce serveur s’entêtait-il donc à nous parler en anglais alors qu’il connaissait clairement le français? Je  dois avouer que cela me révolte, nous devons protéger notre langue si nous voulons la conserver.

Malgré la fameuse loi 101, il semble que le Québec ne soit pas tout à fait un exemple à suivre en matière de protection de notre culture. En effet, selon celle-ci, on ne devrait pas voir de publicités d’affichage et de noms d’entreprises en anglais. Or, j’ai récemment vu à Montréal, un petit salon de coiffure avec le nom de Clean Cut inscrit sur une affiche. Il ne s’agit que d’un exemple parmi plusieurs qui échappent à la loi 101. En effet, le nom complet étant Salon de coiffure Clean Cut, celui-ci est accepté par la loi 101 puisqu’il y a des termes français et donc ce nom d’entreprise est considéré comme francophone. Selon moi, il s’agit ici d’une faille majeure de la loi. Il devient beaucoup trop facile de la contourner! Nous avons qu’à penser à plusieurs petits restaurants qui s’enregistrent avec des noms anglais.

Je n’ai rien contre les anglophones qui viennent s’établir ici. Or, je trouve qu’il est important qu’ils tentent de s’intégrer à notre culture et surtout qu’ils se donnent la peine d’apprendre notre langue. Après tout, si j’aménageais aux États-Unis demain matin, je suis persuadé que je devrais apprendre l’anglais pour survivre et me faire comprendre des Américains. Le Québec devrait donc être perçu par tous comme étant une province où l’on doit apprendre le français pour se faire comprendre puisqu’il s’agit de la langue utilisée majoritairement ici!

Qu’en pensez-vous? Croyez-vous que la loi 101 est assez efficace? Considérez-vous qu’une attention particulière devrait être accordée à la protection du français au Québec?

7 commentaires:

Unknown a dit…

Je suis entièrement d’accord avec ce message. La fin de semaine dernière, j’ai vécu une expérience semblable. J’ai reçu un téléphone personnel à ma résidence, j’ai donc pris l’appel. La personne a commencé à me parler en anglais. Un peu comme Catherine, je ne bronche pas de ma langue dont je suis si fière et lui demande en français, de me parler en français, ou de me transférer à quelqu’un d’autre. La personne au bout du fil, fait comme si je n’avais rien dit et continue sa discussion anglaise en terminant par « vous devriez connaître et parler anglais, c’est une base ! ». J’ai soudainement éclaté, en restant toutefois polie, je lui ai répondu, mais cette fois en anglais afin qu’il comprenne que j’avais compris les dernières minutes ou il racontait des bêtises sur les personnes qui parlent français. Étrangement, ma réaction l’a rendu de bonne humeur, il était désormais si heureux de parler avec quelqu’un en anglais ! Je me suis donc rendu compte que c’était probablement sa stratégie pour obtenir mon attention, toutefois on est au Québec et j’exige qu’on me parle en français. Je l’ai donc remercié de son appel et j’ai raccroché. Ce que je trouve dommage dans cet appel, c’est que j’ai regardé d’où provenait l’appel, il s’agissait d’une entreprise bien québécoise, pourquoi était-il si difficile de me parler en français ?

stardust a dit…
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Unknown a dit…

Ton histoire me révolte autant que toi. J'ai entendu des histoires similaires qui remontes à quelques années. Mais je trouve tout aussi révotant que toi qu'en 2012, avec la Loi 101, cela se reproduise encore. Les choses ont beaucoup évoluées, mais je vois qu'il reste du travail à faire.

Ma grand-mère était jadis traductrice. Elle étaient donc complètement bilingue. Par contre, dans la compagnie de services téléphonqiues où elle travaillait, elle avait un plus petit salaire que les anglophones. Pourant, elle pouvait parler les deux langues, tandis que les anglophones seulement l'anglais. Je trouve cela totalement frustrant. Par chance, cela ne pourrait plus se faire aujourd'hui. Par contre, cela prouve que la langue anglaise est mieux perçue que le français depuis longtemps, et que cela est resté. Si encore aujoud'hui, il n'est pas possible de se faire répondre en français, parce que l'anglais est supposément suppérieur, je crois que nous avons un problème...

Annie Brisson-Proulx a dit…

Je suis tout à fait d'accord avec vous. Je crois que le Français est une langue magnifique et qu'on se doit de le protéger. Je comprends que c'est une langue plutôt difficile à apprendre, qu'on doit laisser les personnes de d'autres cultures exprimer leur liberté, leur fierté et leur sentiment d'appartenance, mais il me semble tout à fait légitime pour les Québécois de désirer recevoir des services dans la langue officielle de leur province. Je ne pense pas que l'on exige d'eux un Français impeccable, mais au mois un certain effort et une certaine considération surtout lorsqu'on se fait servir dans un restaurant. J'ai été serveuse moi aussi dans un restaurant coréen et par courtoisie je m'efforçais de parler (pas parfaitement évidemment) coréen lorsque je recevais des touristes coréens et anglais pour les personnes anglophones. C'est une marque de respect lorsque l'on travaille avec le public.

Unknown a dit…

Je suis d'accord avec ton billet. Il est évident que dans un endroit entièrement francophone, où les gens parlent français, ce n'est qu'une question de respect de s'exprimer en français (naturellement si on sait parler en français). Plusieurs entreprises ont compris que faire des affaires passent souvent par l'anglais. Après tout, le marché est en grande majorité anglophone dans le monde, puisque cette langue est universelle. Toutefois, il y a nuance. Lorsqu'un touriste arrive dans un restaurant et s'exprime en anglais, d'accord, parle en anglais avec lui, tu n'as pas vraiment le choix. Mais lorsque tu vois que la personne est capable de s'exprimer librement en français, ce ne devrait même pas être une question, on se doit de parler français.

Pour ton dernier point, il est évident que si l'on allait aux États-Unis, nous devrions apprendre la langue anglaise, puisque l'emploi est en anglais, les villes également, etc. Ici, une personne qui parle en anglais peut se débrouiller justement parce que cette langue est universelle, voilà pourquoi beaucoup de gens ne font même pas l'effort d'apprendre la français. C'est là que la préservation de notre langue sera affectée à la longue...

Unknown a dit…

Révoltant! C’est inacceptable qu’encore aujourd’hui, on ne puisse pas se faire servir en français chez NOUS. Catherine, ton expérience n’est pas unique. Combien de francophones du Québec se font servir en anglais de nos jours? Selon moi, trop. Il est important de noter qu’il y a une différence entre les touristes et les gens de chez nous. Il est normal de s’adapter pour un touriste en visite ici, comme le mentionne Maxime dans son commentaire. Effectivement, les outils dont le Québec s’est équipé pour protéger le français possèdent des failles. La solution se trouve du côté de l’immigration d’après moi. Non, je ne pense pas ici à accepter seulement les immigrants francophones. Cette solution nuirait au développement du Québec. Il faudrait plutôt favoriser l’intégration des immigrants en facilitant l’accès à des cours de français par exemple.

Une chose importante est à noter. Le français est en mauvaise condition à cause des « ghettos ». Excusez le mot. Par exemple, à Montréal, il y a plein de quartiers « réserver » à des immigrants de différentes nationalités. La petite Italie, le quartier grec, chinois, etc. Les immigrants qui arrivent s’installent dans les communautés qui leur ressemblent le plus. Ce faisant, même s’ils n’apprennent pas le français, ils peuvent fonctionner et vivre très bien en restant dans les limites de leur quartier. C’est une réflexion qu’il faut pousser...

Unknown a dit…

Tout comme vous, je trouve révoltant de se faire répondre en anglais dans notre propre province. Je considère également que le problème est d’autant plus criant dans la grande métropole, où le nombre d’immigrants est plus élevé. À cet égard, je trouve que l’application de la loi 101 est inadéquate. Une attention particulière devrait être accordée à la protection du français.

Toutefois, mon opinion diverge de celle de Catherine en ce qui concerne les commerces portant des noms anglais. À mon avis, il ne s’agit pas d’une faille majeure de la loi 101. À titre d’exemple, ce n’est pas parce qu’un restaurant porte un nom français aux États-Unis que les Américains estiment que leur culture est menacée. Il n’y a pas de bon ou de mauvais titre. C’est davantage un phénomène de société. Combien de jeunes écrivent en anglais sur les réseaux sociaux? Combien insèrent des mots anglais dans leurs échanges quotidiens?

Pour toutes ces raisons, je crois que nous devrions d’abord concentrer notre énergie sur l’éducation des nouvelles générations, et ce, avant de s’attaquer aux noms anglais. En bref, il faut poser des actions conséquentes à nos valeurs, afin de réveiller le sentiment de fierté des jeunes envers leur langue et leur enseigner l’importance qu’elle revêt dans notre culture.