Tout le monde a
déjà entendu parler de l’expérience de Milgram sur la soumission à l’autorité.
Un de ses amis chercheurs a suivi ses traces et a poussé l’expérience à
l’extrême en démontrant ces effets dans le milieu carcéral. L’expérience a été
réalisée par Philip Zimbardo en 1971. Aux fins de son expérience, il a réuni 18
de ses étudiants qui devaient jouer les rôles de gardiens et de prisonniers.
Ces derniers ont été choisis en fonction de leur stabilité mentale et de leur
maturité. Les rôles étaient distribués aléatoirement, les participants
n’étaient donc pas choisis selon leur prédisposition à accomplir chacun des
rôles. Les gardiens et prisonniers ont rapidement assimilé leur rôle et ont
même dépassé les limites de leur fonction. Des situations dangereuses ont été
relevées et le tiers des gardiens ont été répertoriés comme ayant eu des
comportements sadiques. Une part des prisonniers a aussi été traumatisée
émotionnellement. Certains ont même dû être retirés de l’étude vers la fin
puisque l’expérience avait pris une ampleur démesurée. Le plus stupéfiant dans
ce cas c’est de constater qu’un seul participant a pris la parole et a refusé
de continuer l’expérience et cela au bout de 6 jours. Il est la seule personne
à avoir osé affronter l’autorité et à défendre ses valeurs devant l’expérience
à laquelle il participait. C’est cela qui a fait comprendre à Zimbardo
l’ampleur des dommages que pouvait causer une telle situation poussée à
l’extrême.
Sur le sujet, un
film a été réalisé en 2001 en Allemagne et présente l’expérience qui a été
réalisée et aussi les différents dérapages qui auraient pu arriver durant
l’expérience. Les réalisateurs du film ont vraiment poussé le concept à
l’extrême en montrant ce qui arriverait si les participants étaient complètement
laissés à eux même pendant plusieurs semaines. Sans vous raconter les détails,
le résultat est désastreux ! Il est facile de s’imaginer à quel point cela
peut atteindre la santé mentale des personnes qui sont confrontées à des
situations similaires constamment. Une reprise du film a aussi été effectuée en
2010 pour ceux qui préfèreraient voir le film américain. Celui-ci est basé sur
le film allemand et relate principalement les mêmes faits.
Personnellement,
j’admire les expériences de Milgram et Zimbardo puisqu’ils permettent de
préciser le pouvoir de l’autorité sur les mentalités en plus de rendre compte
de la situation dans le milieu carcéral. Je trouve toutefois déplorable que
d’autres études plus récentes sur la question n’aient pas été réalisées en situation
réelle dans les prisons du Québec afin dévaluer à quel point l’encadrement dans
les prisons québécoises a un effet négatif sur la réinsertion sociale des
prisonniers. Mais ça, c’est une question pour un autre débat…
Phil Zimbardo.
Social Psychology Network. En ligne. http://zimbardo.socialpsychology.org/ Consulté le 7 novembre 2012.
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