Le
cours d’éthique nous fait réfléchir sur divers enjeux auquel l’humanité est
confrontée. Aujourd’hui et grâce à ce cours, j’ai décidé de pousser ma
réflexion concernant le racisme anti-musulman dans l’espace public. Au Québec
et partout ailleurs, différentes formes de ce racisme transparaissent dans les
médias. Pour illustrer ce phénomène, j’aborderai tout particulièrement un
événement qui a beaucoup fait jaser dans les médias en 2010 : Le cas du pasteur Terry
Jones.
Neuf
ans après les attentats
islamistes du 11 septembre, qui n’a pas entendu parler de l’invitation lancée
par le pasteur américain Terry Jones, qui menaçait de brûler des centaines
exemplaires du Coran? Cet appel avait alors créé un « vif mécontentement » sur
l’ampleur du monde entier. Les plus choqués : les pays islamiques bien
évidemment, lesquels avaient interprétés le message telle une « déclaration de
guerre ». (RIA Novosti, 2010 : En
ligne) Le cas « Terry Jones » avaient provoqué un nombre important d’émeutes
en territoire afghan. (Galloway, 2012 : En ligne) Nécessairement, l’ampleur
du traitement journalistique du cas présenté ici n’est pas un hasard à toutes
ces émeutes!
Soulignons
qu’une vingtaine de personnes seulement ont assisté à la destruction du coran
par le feu qu’a fait le pasteur, alors que la « scène » a été filmée et transmise
sur Internet par des partisans de celui-ci. Le résultat : il fera les manchettes
partout sur la planète. Sa couverture médiatique prend une ampleur
mondiale ! Les médias des États-Unis, du Canada, de la Russie, du monde
arabe, etc. propagent la nouvelle à un rythme fou.
L’ampleur accordée à
la couverture médiatique de cet événement
a suscité l’intérêt de nombreux professionnels tant du domaine de la
communication publique que de l’éthique morale. Il y a certainement lieu d’un débat qui soulève différents
enjeux éthiques! « Comment choisissons-nous les nouvelles
que nous diffusons? »
(Lacey, 2010 : En ligne)
J’ai relevé deux valeurs concernant l’ampleur de cette couverture médiatique. D’abord, je souligne la valeur économique.
Les médias voient nécessairement un intérêt économique à couvrir un tel
événement. Ils ont comme optique de faire « vendre » leur nouvelle pour faire
générer des profits à leur entreprise de presse. La FPJQ parle de «
l’information pour faire commerce ». (2010 : En ligne) Cette valeur les emmène
à privilégier des thèmes sensationnalistes, où l’information qu’ils diffusent
devient un véritable produit de consommation. Les journalistes ont trouvé le moyen de
capter l’attention du plus grand nombre : vendre du drame! En tant que deuxième valeur, je soulève le
respect de la démocratie. Il ne faut pas oublier que l’objectif fondamental du
métier de journaliste est de servir à l’intérêt public!
…les dilemmes éthiques!
Le cas de Terry Jones
est un exemple concret du profond conflit entre
le métier réel du journaliste (servir à la démocratie) et l’attrait pour le
sensationnalisme qui est guidé par ses valeurs économiques. Le Président de la Fédération professionnelle
des journalistes du Québec (FPJQ), qui se veut d’être « à la défense des
valeurs fondamentales du journalisme », mentionnait ceci :
« Il ne faut pas craindre d'aller à
contre-courant. Même si la blogosphère ou Twitter s'enflamment, il n'est pas
obligatoire d'abonder dans le même sens. » Suite à une critique sur la couverture
médiatique de Terry Jones, il soulignait justement que
la démocratie est en danger quand les
nouvelles sensationnelles et les nouvelles essentielles ne sont pas distinguées.
(Lacey, 2010 : En
ligne) :
Impacts sociaux et politiques
Examinons maintenant
les impacts sociaux et politiques qu’ont générés la couverture médiatique de ce
pasteur de la Floride. D’abord, le racisme anti-musulman américain est encore
plus amplifié dans l’espace public. Tout de moins, c’est une image de haine qui
se traduit par une attaque directe à leur religion qui leur est présentée.
Nécessairement, alors que l’événement se rend à eux par l’entremise des médias,
le peuple musulman se révolte au nom de
l’atteinte de leur liberté d’expression. Cela se traduit par des réponses de
violence à l’égard des États-Unis : tout l’intérêt porté par les médias
sur le cas de Terry Jones déclenche subitement la fureur des populations arabes
et le mort de plusieurs personnes.
Bibliographie :
FPJQ. 2010. « À la défense des valeurs fondamentales du
journalisme». [En
ligne] URL : http://www.fpjq.org/index.php?id=single&tx_ttnews[pointer]=36&tx_ttnews[tt_news]=12622&tx_ttnews[backPid]=43&cHash=ffb5e016f6. Consulté le 2 décembre
2012.
Lacey, Dana. 2010. Terry Jones syndrome: Guidelines for responsible news sélection. [En ligne] URL :http://j-source.ca/article/terry-jones-syndrome-guidelines-responsible-news-selection.
Consulté le 2
décembre 2012.
Le Devoir. 2010. « Le pasteur extrémiste Terry Jones est invité en
Angleterre ». [En
ligne] URL : http://www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/312892/le-pasteur-extremiste-terry-jones-est-invite-en-angleterre.
(Consulté
le 25 novembre 2012).
RIA Novosti. 2010. « États-Unis: deux exemplaires du Coran brulés le
11 septembre ». [En ligne] URL : http://fr.rian.ru/world/20100912/187415724.html.
(Consulté le 25 novembre 2012).
SRC. 2012a. « Le pasteur américain Terry Jones interdit
d’accès au Canada ». [En ligne] URL : http://www.radio-canada.ca/regions/Ontario/2012/10/11/006-pasteur-frontiere-windsor.shtml.
Consulté
le 25 novembre 2012.
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