Nous voyons, depuis quelque
temps, de plus en plus de publicités dans l’industrie des produits cosmétiques
se faire bannir. Récemment, le cas Dior a fait scandale dans l’industrie en
présentant une image exagérément modifiée de Natalie Portman, annonçant un
nouveau mascara. L’image présentait sans nul doute des cils modifiés par un
logiciel de retouche. Or,
l’industrie a depuis peu de temps, proscrit l’utilisation de logiciel de
retouche dans le cas des annonces de mascara. Lorsqu’on parle de proscrire les
logiciels de retouche, cela reste très relatif. Les logiciels sont encore
utilisés pour retoucher le visage au complet, même les cils, mais on ne peut le
faire exagérément. Bonne blague.
La publicité du mascara
Dior a été retirée du marché par l'autorité de régulation
de la publicité britannique (ASA) parce qu’elle pourrait tromper le consommateur sur les effets véritables du produit.
Encore une fois, bonne blague. Il faut savoir que les publicités ne sont
retirées du marché que lorsqu’elles reçoivent des plaintes de la part du
public. Devant les plaintes, les autorités de régulation forment un comité et
évaluent le contenu de la publicité selon les codes des normes de la publicité.
Dès qu’une personne, comme vous et moi, dépose une plainte, un comité évalue la
publicité (supposément). Le problème, c’est que les gens le font rarement. Ce
sont plus souvent les compétiteurs qui déposent des plaintes.
J’ai eu beaucoup de plaisir à parcourir
les 14 codes des normes canadiennes de la publicité (NCP). Je crois qu’à partir
de ces codes, je pourrais déposer une plainte par rapport à plus de la moitié
des publicités que je vois dans une journée. Je me suis alors demandée quelle
était l’utilité de ces codes si la majorité des publicités ne les respectent
pas.
Le problème, avec les NCP, est qu’ils ne
disposent d’aucun autre moyen de sanctionner que de retirer les publicités des
ondes. Donc n’importe quel publicitaire peut prendre la chance de produire une
publicité portant atteinte aux codes avec l’espoir qu’aucune plainte ne sera
déposée, ce qui arrive souvent.
Tout cela me pousse à réfléchir sur la
réglementation dans le domaine publicitaire. Sachant que la publicité possède un puissant pouvoir
sur la population en raison de sa grande visibilité, je me demande pourquoi il
n’existe pas encore une instance qui pourrait sanctionner légalement ceux qui
portent atteinte aux codes.
Croyez-vous que le domaine publicitaire devrait faire face à une telle
instance ? Ou pensez-vous plutôt que cela porterait atteinte à ce domaine
et à la liberté d’expression ?
Sources :
http://www.adstandards.com/fr/
3 commentaires:
Mon doux, je suis tellement d'accord avec vous Madame Bertrand-Gagné.
Est-ce que les publicitaires se soucient parfois de ses normes ? Est-ce qu'ils se demandant si la publicité qu'il crée est conforme selon le code canadien...ou au contraire, ne se questionnent même pas parce que rares sont les avertissements et les poursuites dans ce domaine ?
C'est très intéressant, j'aimerais en savoir davantage sur le respect du code canadien et connaître les balises de la création publicitaire.
Merci chère
*demandent
Suis-je la seule à devoir rentrer quatre fois le code pour publier un commentaire à cause de la preuve qu'il faut donné pour prouver qu'on est pas un sapristi de robot ?
-_-
Très intéressant ton billet ! En tant que femmes, nous sommes souvent sollicitées par les publicités de produits de beauté. La grande majorité d’entre nous ne sont pas dupes, nous voyons bel et bien que ce ne sont pas des représentations de la réalité. Comme dans ton exemple, Nathalie Portman a en effet de longs cils, retapés par des logiciels.
Mais pour qui nous prennent-ils ces publicitaires ? En voyant ces actrices et mannequins défiler dans des publicités télévisées avec des cheveux parfaits, soyeux, bouclés, brillants, nous bavons et rêvons d’avoir une telle chevelure ! Et qu’est-ce qu’ils nous disent ces mannequins ? Qu’il suffit d’utiliser les shampoings Head and Shoulder, Fructis, Dove, Pantene ProV et nommez-en ! Vraiment ? Demandez à n’importe quel professionnel de la coiffure et il vous dira le contraire. Et qui croit vraiment que ces shampoings vous donneront cette allure (alors que ces actrices ont passé des heures avec un styliste – qui n’a sûrement pas utilisé le shampoing qu’elles annoncent).
Nous ne sommes pas dupes, non. Mais est-ce que cela suffit ? Devrions-nous tenter de stopper ces publicités qui sont en fait, de fausses représentations ?
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