C’est
un sujet qui n’est plus d’actualité, mais je reviens sur le débat qui a entouré
la décision de la ministre de la Condition féminine Rona Ambrose sur la motion 312.
Cette motion a été demandée par un ministre conservateur et visait la
« mise sur pied d'un comité parlementaire qui aurait été chargé d'étudier
à quel moment un foetus devient un “être humain”. » (Fannie Olivier, 2012 :
En ligne) Mme Ambrose a voté pour dans cette défaite de 203 voix contre
91. Plusieurs disaient qu’il était certain que la motion ne passerait pas,
étant donné que le premier ministre du Canada Stephen Harper avait mentionné
qu’il voterait non. Certains disaient donc que les indécis pencheraient plus de
ce côté. Plusieurs critiques ont fusé de partout à la suite du vote de la
ministre, particulièrement de la part des groupes féministes. Celles-ci l’ont vu
comme étant une tentative pour faire reculer les droits des Canadiennes étant
donné que la question avait déjà été débattue il y a plusieurs années en faveur
du droit à l’avortement. De plus, on a reproché à la ministre de ne pas bien
remplir son rôle de ministre de la Condition féminine, étant donné qu’elle
devrait plutôt défendre le statut de la femme.
Le premier côté du débat
est celui des féministes. Elles pensent que le seul fait que la ministre ait
voté oui à la motion montre qu’elle ne représente pas la volonté de toutes les Canadiennes.
Elle a fait le choix de faire un vote personnel au lieu de faire un vote
représentatif des femmes. Les féministes ainsi que plusieurs autres personnes
croient que ce n’était pas éthique de faire un choix qui va à l’encontre des
valeurs de la société. De plus, on se demande pour quelle raison elle a décidé
de respecter son choix moral et ses convictions profondes au lieu de donner la
réponse à laquelle tous s’attendaient de sa part. De plus, plusieurs pensent
que le fait de voter oui à cette motion veut dire que nous voulons également
rouvrir le débat sur l’avortement, ce qui ne plaît pas à tout le monde.
L’avortement signifie d’imposer un choix aux femmes, soit les obliger à
poursuivre leur grossesse, même si elles savent qu’elles n’en seront pas
capables. Du point de vue éthique, ce n’est pas moral d’imposer un tel choix.
Les personnes de l’autre
côté du débat sont plutôt en accord avec la motion 312. En effet, ils
croient qu’on devrait revoir le moment où un fœtus devient un être humain pour
plusieurs raisons. Le journaliste Richard Martineau est en accord avec cette
motion, car par exemple « Au Canada, si un homme frappe le ventre d’une femme enceinte de
huit mois et demi et cause la mort de son bébé, il ne sera pas accusé de
meurtre. Juste de coups et blessures. Vous trouvez ça normal, vous? »
(Campagne Vie-Québec, 2012 : En ligne) Vu
dans ce sens, ça n’a aucun bon sens!
De mon côté, je crois que oui
la motion aurait dû être acceptée, mais seulement pour revoir le statut du
fœtus et pour le considérer comme un être humain à compter d’environ 4 mois et
non pour parler de criminaliser l’avortement. Par contre, il y a une mince
ligne entre les deux débats ce qui pourrait être très compliqué…
Campagne
Vie-Québec. 2012. « Richard Martineau defend Rona Ambrose et questionne
les groupes féministes! ». En ligne. URL : http://www.cqv.qc.ca/fr/richard-martineau-defend-rona-ambrose-et-questionne-les-groupes-feministes
Consulté le 2 novembre 2012
Olivier, Fannie.
2012. « La ministre de la condition féminine vote pour la motion touchant
à l’avortement ». La Presse.
Édition du 26 septembre 2012. En ligne. URL : http://www.lapresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-canadienne/201209/26/01-4577908-la-ministre-de-la-condition-feminine-vote-pour-la-motion-touchant-a-lavortement.php
Consulté le 1er novembre 2012
2 commentaires:
En effet, la ligne est mince entre les deux débats. Revoir le statut du foetus pourrait éventuellement amener à criminaliser l'avortement, qui est un droit acquis pour les femmes. Des femmes se sont battues longtemps pour avoir le droit de disposer de leur corps comme bon leur semble, ce serait de reculer dans l'avancement de notre société que de remettre ce débat dans l'agenda politique. La ministre Ambrose a pris une décision qui confortait ses propres valeurs et non celles des Canadiennes. En tout cas, pas la majorité. En tant que ministre de la Condition féminine, elle devrait se fier aux valeurs de l'ensemble des femmes du Canada et non seulement aux siennes. La réouverture du débat sur l'avortement pourrait changer la vie de millions de femmes. Pourquoi? Pour conforter les valeurs d'une minorité de femmes ou bien même d'une seule en situation de pouvoir. Je ne suis pas d'accord.
Justine, avorter un enfant au 8e mois de grossesse comme cela se fait à l'hôpital Ste-Justine, c'est un meurtre. Et les femmes n'ont pas plus le droit d'être complice de meurtre que les hommes... Rona Ambrose a aussi défendu les femmes à naître d'être victimes de l'avortement sélectif. Elle a montré un grand courage, surtout quand on voit l'enfermement idéologique des groupes féministes...
Enregistrer un commentaire