C’est en lisant sur l’expérience de
Milgram, tel que proposé dans le cadre du cours 2, que m’est revenu ce film que
j’ai eu l’occasion de voir dans un cours de FPS (formation personnelle et
sociale?) au secondaire : L’Expérience. Le film, inspiré de l’expérience
de Stanford qui s’est déroulée en 1971, met en scène une vingtaine d’hommes
« ordinaires » qui se prêtent au jeu dans une simulation d’univers
carcéral; certains d’entre eux sont désignés pour être des gardiens, et donc
faire régner l’ordre; ils sont équipés d’une matraque et peuvent rentrer chez
eux entre leurs quarts de travail. Les autres sont des prisonniers, portent une
longue blouse, sont menottés aux pieds et se font appeler par leur numéro. Les
règles sont floues, mais le concept est simple : les responsables de
l’étude cherchent à étudier le comportement des humains dans une situation
rappelant l’univers des prisons, sans véritablement baliser les actions des
gardiens.
Évidemment, désorientation et
déshumanisation sont rapidement au rendez-vous; la situation tourne hyper mal,
à l’image de ce qui s’est réellement déroulé durant l’expérience de Stanford. La
violence physique, mentale et psychologique prend, en quelques jours seulement,
des proportions considérables. Dès le deuxième jour, les prisonniers
déclenchent une émeute, à la suite de quoi les gardiens commencent à leur
retirer des nécessités fondamentales qu’ils qualifient de
« privilèges » : l’accès à une toilette, notamment. L’expérience
réelle ne dure finalement que six jours, sur les deux semaines prévues,
interrompue car devenue hors de contrôle. Il est évident que les participants
de cette expérience en sont ressortis profondément troublés, certains avec des
conséquences sévères sur leur santé mentale, contre une modique rémunération. Deux
prisonniers sont mêmes retirés plus tôt de l’expérience car devenus trop
instables émotionnellement.
Sur le Web, de nombreux articles
expliquent les motifs du Dr. Zimbardo, psychologue à la tête du projet. On
mentionne entre autres la nécessité d’étudier le comportement de l’humain
lorsque placé dans un monde où il n’a pas accès à la lumière du jour ni à une
quelconque horloge; l’expérience voudrait également démontrer les conséquences
de réduire un homme « normal » au statut de prisonnier, passant donc
par les différentes étapes de fouille, de passage de menottes, d’attribution
d’un numéro au lieu de son nom… On voulait aussi étudier le comportement de
quelqu’un à qui on attribuerait soudainement une position de forte autorité sur
ses semblables (dans le cas présent, les gardiens).
Pour ma part, je réagis très
fortement à cette expérimentation. Je peux difficilement croire qu’il soit
« éthique » (du moins, selon mon système de valeurs!) de placer des
humains dans de telles situations. L’expérience de Stanford est je ne saurais
dire combien de fois pire, à mes yeux, que l’expérience de Milgram, avec
laquelle je ne suis pas en accord non plus. Qui plus est, les conclusions sont,
selon moi, excessivement floues et peu utiles à l’avancement d’une science
quelconque ou de la compréhension de l’humain… Que souhaite-t-on prouver? Qu’un
homme est capable de méchanceté lorsque placé dans une situation donnée et
répondant à une autorité l’incitant à agir de la sorte? Je crois que c’est
parfaitement clair dès le départ… Qu'en pensez-vous?
Pour en savoir plus : http://www.prisonexp.org/
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