On se demande souvent ce que
le passage au monde de l’adolescence ou adulte de la génération Y (individus
nés entre 1982 et 2002 approximativement), continuellement connectée via
Facebook, textos, Twitter, Tumblr, Google+, peut apporter comme changements. Je
viens d’en découvrir un gros, un très gros, pour ne pas dire énorme. Les
valeurs. Ces valeurs universelles qui semblaient si bien ancrées dans notre société sont maintenant en
voie d’extinction. En voici un exemple flagrant. Alors que les gens tentaient,
dans la mesure du possible, de profiter du moment actuel avec les personnes
présentes, il est maintenant répandu, voire normal, de sauter d’une activité ou
d’une tâche à l’autre afin de répondre à toutes les demandes de notre
entourage.
Ainsi, n’est-il pas rare d’aller boire un verre avec un ami pour
finalement se faire texter au visage…et nous de répliquer en sortant notre
propre cellulaire. Et tout ça pour souci d’instantanéité. Et je ne fais pas
exception à la règle. Par moments, je m’exaspère moi-même, alors qu’à d’autres
instants, ma mère, ma coloc, une « madame âgée » dans l’ascenseur me
rappelle que j’ai toujours les yeux fixés sur un écran, quel qu’il soit. Ce
besoin d’instantanéité, nous l’avons créé avec l’invention de ces objets
technologiques. Mais, selon moi, il est possible de s’en éloigner. Peut-être
pas collectivement, mais du moins, individuellement. Qu’arriverait-il si je
répondais à un texto 1 h après sa réception au lieu de 3 minutes? Si je
répondais à mes courriels qu’une fois par jour? La réponse : rien qui
implique mort d’homme.
La preuve : j’arrive d’un semestre en Écosse à l’automne
dernier où je n’ai pas pu utiliser mon ô combien précieux iPhone, car ma
compagnie de cellulaire ne me permettait pas une utilisation hors pays. Misère
me suis-je dit au départ… Au contraire, je ne me suis jamais sentie aussi
libre. Je répondais à mes courriels une fois par jour en revenant de
l’université, j’appelais (eh oui, ça existe encore ce mot-là) les gens que je
voulais voir, je leur donnais rendez-vous et on avait des conversations
réelles, live, en face à face. Du pur bonheur. Ne croyez pas que je sois contre
l’utilisation de toutes ces bébelles technologiques, au contraire, mais une
fois de temps en temps, ça fait du bien de décrocher, de lâcher la « plogue »
deux minutes.
2 commentaires:
Je suis tout à fait d'accord avec ce que ton séjour en Écosse t’a permis de réaliser: il faut lâcher la «plogue» une fois de temps en temps. Je reviens d'un souper au restaurant où j'ai vu deux filles qui étaient probablement «supposées» être là pour le plaisir de se «voir» et de «parler», mais au lieu de profiter de la présence de l'autre, elles ont texté tout le temps que je suis restée. D'ailleurs, je ne me souviens pas les avoir entendu parler. Un autre triste exemple de l'individualisation de la société et une preuve que même si nous sommes connectés à tout, nous sommes de plus en plus seuls. Je pense aussi que le respect n'a pas la même signification aujourd'hui qu'à une certaine époque. Texter dans la «face» de quelqu'un d'autre pendant toute la durée d'un souper, ce n'est, à mon avis, pas du respect. Pourtant on apprend beaucoup plus au contact humain qu'avec des mots raccourcis utilisés pour Facebook, Twitter, Texto et compagnie. Je suis aussi pour la technologie, parce qu'elle a d'énormes avantages, mais comme presque tout dans la vie: trop c'est comme pas assez!
Je suis en accord avec tes propos et j'approuve! cela fait du bien de lâcher prise quelques instants et de faire abstraction de tous les appareils technologiques. Mon opinion à ce sujet est qu'il est irrespectueux d'accorder plus d'importance à un cellulaire qu'à la personne devant nous lors d'une rencontre. Je crois qu'il n'y a rien qui vaut la conversation humaine à la ''conversation numérique''. Je m'étonne toujours de voir quelqu'un avec qui je parle, de me dire : « Attends un peu, je dois répondre ». Selon moi, la « personne virtuelle » peut attendre et non l'inverse. J'ai remarqué que ce phénomène était moins présent dans les régions que dans les grandes villes. Ça me soulage.
Maryse Lamontagne
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