mardi 7 décembre 2010

Démocratie: la grande désillusion

En réaction aux textes de Florence Piron, de Julien Gagnon et de Samuel Lapointe.

Dans son texte «Faisons-nous un cadeau pour 2010: aimons la politique!», Mme Piron affirme que nous devriont aimer la politique. Je nuancerais ses propos. Pour aimer la politique, il faut d'abord s'y intéresser, dès lors, on peut l'aimer ou pas. Mais l'ennui, c'est qu'elle laisse beaucoup de gens indifférents parce que nous, le simple citoyen, nous avons le sentiment d'être à mille lieues de ces clubs sélects qui siègent dans les parlements. Aucune proximité n'est établie entre les députés et leurs citoyens. Bien sur, tous les députés ont leurs activités de compté, inauguration par-ci, souper-bénéfice par-là, c'est bien beau, mais ils ne sont pas pour autant près de la masse. Il faudrait qu'il y ait des assemblées de compté où le député et la population seraient présents et où ils pourraient débattre des sujets chauds. Au contraire, tenter de contacter notre député relève parfois du tour de force. Mais encore faut-il qu'il parle à l'Assemblée nationale, qu'il ne soit pas qu'une simple marionnette, pour reprendre l'image de M. Lapointe. Quand la population veut parler, au moyen de manifestations par exemple, les dialogues sont longs et pénibles, et ça, c'est à condition que ce ne soit pas un dialogue de sourds. Quand on se mobilise et qu'on signe une pétition réclamant la démission du premier ministre, on ne se fait pas prendre au sérieux et le premier ministre continue sa route comme si de rien n'était.


Nous vivons dans une soi-disant société démocratique, or, la population est tellement désillusionnée vis-à-vis la classe politique, que les jours d'élections, les votes sortent à peine. Alors en partant, la notion même de la démocratie est bafouée. Lorsqu'on vote, on vote pour des gens qui voteront en chambre pour ou contre un projet de loi, et ce, selon ses propres valeurs et convictions et en suivant bien souvent la ligne de parti, indépendamment de ce qu'en pensent ceux qui l'ont élu. La démocratie est donc ici doublement bafouée. Comme je l'ai mentionné plus haut, quand la population n'est pas d'accord, elle manifeste. Parfois le gouvernement cède, parfois pas, et il met la nouvelle loi en application, parce que «c'est pour notre bien». En ce moment, la population veut son bien: elle veut un moratoire sur les gaz de schiste et une commission d'enquête sur le milieu de la construction et sur le financement des partis politiques. Même si c'est la démocratie qui s'exprime dans ces deux cas, le gouvernement refuse de faire ce qui lui est demandé. La démocratie est triplement bafouée. À ce stade-ci, peut-on vraiment encore parler d'une démocratie?


Il nous faut restaurer notre démocratie et moderniser le système politique. À l'ère de l'interactivité et du web 2.0 où tout le monde a le droit de parole, la façon actuelle de faire de la politique est complètement arriérée. Ce n'est pas vrai que ça peut continuer ainsi ad vitam aeternam. «C'est comme ça que la politique se fait au Québec et au Canada depuis 1867, pourquoi changer?» demanderont certains... Justement, après plus 140 ans, il est peut-être temps de moderniser la machine politique qu'on pourrait comparer à une vieille locomotive à vapeur, au profit quelque chose de plus actuel, disons un A-380, pour rester dans l'analogie des moyens de transport.


Je m'intéresse à la politique par devoir social, pour comprendre la société dans laquelle j'évolue. Avec les arts et la culture, la politique forge mon identité. Mais avec ce que j'en perçois, ça ne me donne pas le goût d'aimer la politique, ni de la détester parce qu'alors là, je serais bien malheureux! Je fais parties de ceux qui sont désillusionnés, mais je suis tout de même optimiste et j'espère que des changements majeurs surviendront bientôt. Pure utopie? Je n'écarte pas la possibilité!


«La démocratie est le système politique le plus difficile à obtenir, mais le plus facile à perdre» - Winston Churchill.

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