vendredi 20 septembre 2013

L'effet Lucifer


Les rapports de pouvoir font l’objet de plusieurs recherches. Par exemple, la vidéo mise sur le portail du cours sur l’expérience de Milgram était très intéressante à analyser. Il est curieux de voir comment l’être humain est soumis à toute forme d’autorité.

Cette expérience m’a fait penser à l’expérience de Stanford de 1971. Cette recherche, menée par le professeur Philip Zimbardo de l’université de Stanford, tentait de comprendre les comportements humains en milieux carcéraux. L’expérience, aussi appelée l’effet Lucifer, faisait appel à des adultes de milieux et de statuts divers. Après une assignation aléatoire, certains devaient jouer le rôle de gardiens de prison et d’autres le rôle de prisonniers. Un environnement ultra-réaliste fut mis en place : les gardiens rentraient à la maison après leurs quarts de travail, les prisonniers étaient arrêtés dans la rue et confinés dans leur cellule. Après seulement six jours d’observation, l’étude fut arrêtée parce que l’on observait des comportements violents, dégradants et cruels chez les gardiens à l’endroit des prisonniers. Ce comportement inattendu montre bien que l’individu, en situation de pouvoir, peut perdre son identité morale et abandonner certaines de ses valeurs. Il n'obéit plus à la même morale et son sens de l'éthique est probablement biaisé.

Les sujets jouant le rôle de gardiens ne montraient aucun signe de violence avant l’expérience et tous les sujets étaient jugés sains d’esprit. Il est donc très intéressant de voir comment la réflexion éthique s’est dissipée chez les individus et comment tout leur système moral s’est effondré. Aussi, il est important de noter que les prisonniers avaient un droit de visite. Parmi les visiteurs, aucun ne s’est insurgé sur les méthodes d’humiliation des gardiens. Comme quoi l’autorité, même lorsque simulée, peut avoir un impact important nos actions.

Deux films ont même été réalisés pour témoigner de l’effet Lucifer sur les hommes. Ayant moi-même regardé un des films, je dois avouer qu’il fait réfléchir sur notre propre rapport avec l’autorité. L’expérience amène aussi beaucoup de questionnements : l’humain est-il vraiment capable d’un tel comportement? Aurais-je abandonné mes valeurs et mon identité aussi facilement dans le même contexte?

1 commentaire:

Unknown a dit…

Carole-Ann,
Je suis tout à fait d’accord avec toi sur le fait qu’en situation de pouvoir un individu peut s’éloigner complètement de certaines des valeurs qu’il chéries et perd son identité morale.

Je crois que l’exemple le plus frappant et historique de l’on peut révélé de ce phénomène est l’horreur de l’holocauste. Sous toute réserve, je ne crois pas que tous les soldats de l’armée Allemande étaient foncièrement cruels. Certaines devaient être de bons pères de famille et des maris aimant.

Toutefois, ces derniers ont tout de même prit part à l’un des évènements les plus atroce qu’ait vécu l’humanité. Comment des gens peuvent posé de tel geste aussi inhumain envers leur semblable?

Il s’agit la, à mon avis, de l’exemple le plus représentatif de perte d’identité sous la pression d’autorité.