mardi 5 novembre 2013

Les limites de la publicité négative







La communication politique contribue au développement des idées politiques chez les individus et influence leur décision le moment venu de l’élection.  Aujourd’hui, j’aimerais soulever la question des publicités positives versus les publicités négatives, et ce, principalement aux États-Unis. En somme, la publicité positive mise sur le chef et les projets du parti, tandis que la négative attaque l’adversaire. Les politiciens québécois utilisent beaucoup moins la publicité négative. De même qu’une étude menée par André Gosselin soulève le fait que les politiciens québécois sont moins portés à utiliser une publicité négative comparativement aux politiciens canadiens et américains (Gosselin, 1995 : en ligne, 11). Les campagnes électorales américaines ont toujours été plus ou moins marquées par des coups bas tels que la diffamation, les allusions déplacées, les caricatures grossières, les lynchages médiatiques, la diffusion de fausses rumeurs et les attaques personnelles de toutes sortes (Vandal, 2009 : 22). D’ailleurs, aux États-Unis, 50% des publicités dans les présidentielles américaines ont un caractère négatif (Vandal, 2009 : 6).

Les Québécois et les Québécoises sont beaucoup moins tolérants en ce qui concerne la publicité négative entre les partis. Nous pouvons presqu’uniquement expliquer ce phénomène par les différences culturelles. Ainsi, les politiciens québécois sont moins portés à utiliser une publicité négative comparativement aux politiciens canadiens et américains, puisque celle-ci a un risque élevé d’effet pervers (boomrang effect) qui amène les électeurs « soit à développer plus de ressentiment contre la source du message que contre sa cible, soit à manifester plus de sympathie à la victime qu'à l'attaquant (victim syndrom) » (Gosselin, 1995 : en ligne, 11).

Un exemple de publicité négative qui a eu un boomerang effect, est la campagne fédérale de 1993 entre le chef du parti Conservateur, Kim Campbell, et le chef du parti Libéral, Jean Chrétien. La publicité négative de Campbell attaqua directement le handicap de Jean Chrétien et celle-ci n’a pas été bien reçue par la population.

Bref, jusqu’à quel point est-il éthique d’attaquer son adversaire sur le plan personnel pour être élu? Quelles sont les limites de la publicité négative? Ne devrait-on simplement miser sur les idées et les projets des partis, plutôt que sur leurs erreurs personnelles du politicien?

Qu’en pensez-vous?

Sources :
Vandal, Gilles. 2009. La publicité négative dans les campagnes présidentielles américaines : un phénomène de « dépacification ». Communication prononcée dans le cadre du Congrès international de l’Association française de sciences politiques tenu à Grenoble du 7 au 9 septembre, 44 p.

Gosselin, André. 1995. « La publicité électorale télévisée négative et sa réception chez les Canadiens francophones
et anglophones ». Université catholique de Louvain.  [En ligne] URL : http://sites.uclouvain.be/

rec/index.php/rec/article/viewFile/3591/3391. Consulté le 4 novembre 2013.

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