mercredi 26 mars 2014

Recruter des athlètes via Twitter?

Les médias sociaux constituent un monstre qu'on tente encore d'apprivoiser dans bien des sphères de la société. Le sport n'y échappe pas, particulièrement aux États-Unis où, on sait, les passions sont fortes.

La problématique dont je veux traiter implique plus précisément des athlètes de niveau "high school" qui souhaitent poursuivre leur carrière au niveau universitaire. Voyez-vous, les règles de recrutement sont très strictes dans la National Collegiate Athletic Association (NCAA). Les entraîneurs n'ont droit qu'à un nombre limité d'appels à un athlète qu'ils veulent attirer dans leur programme, alors que les messages textes sont tout simplement bannis. Il en va de même pour les amateurs et pour les "boosters", c'est-à-dire les anciens de l'université qui contribuent toujours financièrement au programme sportif et qui sont près de l'administration de l'équipe. Les médias sociaux, pourtant, ne sont toujours pas réglementés.

Or, depuis quelques années, les jeunes joueurs de football et de basketball surtout (les deux sports les plus populaires au niveau universitaire américain), ont raconté avoir été sollicité agressivement via Facebook et Twitter. Cette dernière plateforme, particulièrement, permet à n'importe qui de communiquer avec vous. Plusieurs finissants ont confié en janvier au réseau ESPN en avoir vu de toutes les couleurs : certains se sont fait offrir de l'argent, du sexe, d'autres ont reçu des menaces de mort et des amateurs ont même proposé à des joueurs de donner leur nom à leur nouveau né s'ils choisissaient leur université. Dans le cas de Rashaan Evans, un joueur de football qui a choisi de s'aligner avec l'Université Alabama plutôt qu'avec l'équipe de sa ville natale d'Auburn, c'est même sa famille qui en subit les conséquences.

Bien sûr, il n'y a pas de moyen de prouver avec certitude si le recrutement via médias sociaux porte fruit. Ce qui est sûr c'est qu'il y a un problème éthique à laisser des jeunes de 17-18 ans se faire harceler par des hommes et femmes matures qui n'ont qu'à coeur l'intérêt de leur équipe favorite. Mais où est la limite entre le harcelement et la communication "de bonne foi"? Comment réglemente-t-on les médias sociaux?

Un article sur lequel réfléchir : http://espn.go.com/college-sports/recruiting/football/story/_/id/7510010/social-media-makes-mark-recruiting


Aucun commentaire: