Le monde du sport a essuyé plusieurs scandales concernant la
consommation de produits dopants au cours des dernières années. Les Alex
Rodriguez et Lance Armstrong, pour ne citer que ceux-là, sont dès lors passés
de héros à zéro. Or, bien que plusieurs ressentent un profond cynisme à l’égard
des sportifs depuis, je dois admettre que cesdites «tricheries» ne me rendent
en aucun cas perplexe. Je crois en revanche que le spectacle doit prévaloir
avant l’éthique. Je m’explique.
Dans l’univers médiatique dans lequel on vit, les athlètes
professionnels sont perçus comme des modèles. Aux États-Unis, cette réalité est
portée à son paroxysme. En effet, les Américains voient leurs sportifs comme de
véritables demi-dieux. Pensons aux Peyton Manning et Tom Brady qui incarnent
l’idéal de la réussite. Je doute que leur façade de citoyen parfait concorde
avec leur personnalité réelle. Ainsi, il n’est guère surprenant que les
frasques conjugales de Tiger Wood aient suscité une telle controverse dans la
sphère médiatique américaine. C’est comme si ses nombreux exploits du passé
soulevaient un paradoxe avec la nature de ses viles actions. En y repensant
bien, Tiger n’est qu’un joueur de golf. Sans vouloir banaliser son immense
talent, la seule chose qu’il ait pu démontrer à ses fans, c’est son splendide
élan. Le reste ne relève que de l’imagination collective.
Ainsi, j’estime que, rendu à un niveau professionnel, le sport
doit être marchandé comme un spectacle. C’est une question d’offre et de
demande au même titre qu’une prestation de Black Sabbath au Colisée Pepsi.
Remettrait-on en question la consommation de drogues de ces derniers lorsqu’ils
performent ? Après tout, cela peut améliorer leurs talents musicaux.
Certes, si la consommation de produits dopants comporte des
risques irrémédiables sur le corps humain, elle se révèle néanmoins une
initiative personnelle. Celui qui s’injecte une substance dans les veines doit
en assumer les dangers. Ce n’est pas à une instance quelconque de le chapitrer.
Au demeurant, cessons donc de restreindre les athlètes professionnels à de
telles contraintes. Qu’ils sautent 10m de haut ! Qu’ils courent le 100m
en moins de 9.5 secondes ! Que le spectacle soit époustouflant !
1 commentaire:
Je comprends l'attrait du spectacle, et du point de vue d'un amateur, je veux certainement être diverti, mais j'aimerais que la compétition continue de déterminer qui a les meilleures aptitudes physiques et non qui a la meilleure équipe médicale. Si on laisse les athlètes se dopper, il y a de sérieux risques que les médecins les recrutent à la manière des agences sportives.
Et puis il semble que vous passiez rapidement sur le message qu'on envoie aux jeunes. Inévitablement, les athlètes universitaires voudront se dopper pour être repêchés au niveau professionnel. Les athlètes au niveau "high school" voudront se dopper pour décrocher des bourses d'études. Ainsi de suite.
Le dopage est antisportif et le légaliser n'est certainement pas la solution.
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