mercredi 26 mars 2014

Du journalisme utopique


La tendance en ce moment préconise plutôt le négatif sous toutes ses formes. Ça semble être la tangente à prendre pour bien paraître dans la société d’aujourd’hui et de ne pas trop se faire dévisager d’être optimiste.  Sembler désabuser de l’actualité est une mode bien triste à mon humble avis. À cet égard, cette conférence fut un véritable baume sur mes observations quant à cette tendance grandissante du cynisme chez les journalistes, mais surtout auprès de la population en général. Rencontrer des gens encore visionnaires d’un métier bien fait, soucieux des impacts que leurs propos peuvent engendrer dans la sphère publique, minutieux de la qualité de travail qu’il présente, etc. me semblait presque devenu une utopie. J’avais tort, par grand plaisir.

Cependant, malgré l’analyse passionnante de monsieur Watine sur la réalité des journalistes, une question reste sans réponse. Qu’en est-il avec l’arrivée du Web? Le Web n’a pas amené que du bon dans ce flux informationnel infini. Il a aussi créé par la même occasion des blogueurs qui s’auto nomment journaliste, et ce, du jour au lendemain, ne respectant que sur volonté personnelle un code déontologique. Comprenez, je ne dis pas que les blogueurs sont un élément négatif de l’évènement du Web. Une plateforme permettant la libre expression de pensée est une mine d’or si elle est bien utilisée. Ce qui mène à mon point; pas de contrôle, pas de censure, pas de soucis des règles éthiques à respecter, peut parfois être dangereux. Ces journalistes-citoyens sont de vraies fourmis; ils en existent des milliers et se propagent à une vitesse phénoménale. Présents partout dans le monde, travaillant nuit et jour, ils représentent une réelle machine informationnelle inarrêtable. Face à une compétition féroce, voire déloyale, les journalistes professionnels se retrouvent devant un choix éthique majeur; embarquer dans la course et négliger la vérification des sources et la qualité du papier par la même occasion, ou prioriser un rendu professionnel, éthique et conséquent. Qu’en est-il du rapport de productivité que les journalistes se voient imposer en parallèle à ces créateurs de nouvelles à sensation? La cadence s’en voit-elle bousculée? Et cette crédibilité dont les journalistes pouvaient bénéficier, s’en voit-elle diminuée? Ce bombardement informationnel, ce «buzz» d’un sujet à l’autre, quelques fois basé sur des faits et une vérification minutieuse d’un journaliste soucieux, ne crée t’il pas un doute chez le public? Comment préserver ce rôle de protecteur de l’intérêt public tout en conservant un souci pour l’éthique dans ses pratiques?

Je ne suis pas journaliste et ne connais pas particulièrement cet univers. Pour récupérer les dires de monsieur Watine, « je me questionne ».



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